Après un mois en famille et 3 jours d’escale à Kuala Lumpur pour Thaipusam, il était temps pour nous de reprendre la route main dans la main… Il était convenu que nous quitterions KL le dimanche 23 janvier, mais la destination restait inconnue. Nous nous étions gardé 4 semaines sans programme pour laisser place à l’improvisation. Seulement voilà, à J-1 nous n’avions toujours pas de billet d’avion en poche, nous étions tous les deux motivés pour faire du bénévolat dans une ONG, mais nous n’étions pas d’accord sur la destination. Aurélien voulait aller à Bali (où se trouvaient notamment nos copines du Népal Sab & Manue) et Navina voulait retourner au Cambodge à Beng Mealea dans un orphelinat que nous avions visité et dans lequel nous étions certains qu'ils manquaient de bénévoles, mais où nous n’avions pas eu un grand feeling. Le débat fut délicat jusqu’à quelques heures avant notre décollage pour… Siem Reap, back to Cambodia. Navina aura donc eu le dernier mot !
Nous voilà donc de retour dans le petit village de Beng Mealea dont la seule richesse est la proximité d’un des plus beaux temples du pays. Et pourtant, rares sont les habitants qui tirent les bénéfices du tourisme, ce village est très très pauvre, pas d’électricité, pas d’eau courante, des maisons en bambou, des déchets et de la poussière. L’ONG dans laquelle nous avons travaillé s’appelle Harmony Farm, elle est construite autour d’un orphelinat de 22 enfants (pas tous orphelins, certains enfants étant issus de familles trop pauvres pour subvenir à leurs besoins), d’une ferme devant à terme suffire à nourrir les enfants, d’une école avec deux professeurs enseignant l’anglais (ou presque), et enfin d’un restaurant pour touristes dont les profits vont à l’ONG.
A première vue cette ONG tient la route, d’autant plus qu’elle est une des rares ONG du Cambodge à ne pas faire payer les bénévoles : vous ne rêvez pas, la plupart des ONG réclament entre 300 et 600 dollars par semaine et par personne !!!
Durant nos deux semaines nous étions 7 bénévoles présents (allemands, anglais et tchèque), nous vivions en collocation dans une maison en bois sur pilotis où nous dormions à même le sol, faisions notre petite popote, allions acheter nos légumes et oeufs de canes à la petite vendeuse ambulante. Très sympa !
Gérer de front un orphelinat, une école, une ferme et un restaurant, ça demande beaucoup de travail et des compétences… Une importante rotation de bénévoles et un staff réduit (environs 5 cambodgiens à plein temps) ne suffisent pas…
- la ferme est un chantier qui avance lentement, les poulets dont la reproduction est incontrôlée se nourrissent des légumes du potager avant que les enfants ne puissent en profiter,
- les professeurs de l’école ont un anglais approximatif et confient leurs classes aux bénévoles, autant vous dire qu’il n’y a pas de programme scolaire,
- le restaurant créé depuis 2 semaines propose la moins bonne carte du village et les toilettes sont dans le fond d’un jardin qui ressemble à une déchetterie et effraie les touristes.
- seul l’orphelinat est vraiment bien géré : des enfants bien éduqués avec un bon niveau d’anglais, des chambres propres, de bons repas,… bref rien à redire.
Notre contribution : matinée à l’école pour donner des cours d’anglais à des enfants âgés de 5 à 12 ans. L’école est ouverte à tout le village, une centaine d’enfants s’y rendent tous les jours pour une demi-journée de cours. L’après-midi nous travaillions à la ferme pour construire un poulailler afin d'enfermer ces maudits poulets ou au restaurant pour nettoyer le « jardin ».
Malgré le manque d’organisation et de management, et le peu de temps que nous avions à accorder (2 semaines c’est rien..), le chantier « poulailler » a bien avancé et la déchetterie ressemble maintenant plus à un jardin en friche (c’est propre, pas beau mais propre et c’est déjà beaucoup pour le Cambodge !).
Nous nous sommes rapidement attachés aux enfants, qui sont très demandeurs d’attention et de tendresse. Nous avons passé de très bons moments avec eux à jouer, faire de la musique (nous avions une chanteuse et un musicien dans notre groupe de bénévoles !), se jeter dans le foin, faire du vélo, regarder des dessins-animés (n’ayant pas d’électricité, la soirée DVD que nous avons réussi à mettre en place avec le générateur a connu un grand succès !)…
Nous avons également vivement apprécié de vivre quelques temps dans ce petit village isolé et de sympathiser avec les villageois qui ne nous considéraient plus comme des touristes de passage, et nous saluaient chaleureusement le matin, nous emmenaient à l’école en tracteur, nous offraient de la papaye salée au goûter, ou encore venaient trinquer avec nous en soirée. Nous avons même été invités à la fête donnée en l’honneur d’un nouveau-né.
Nous avons vécu une expérience très enrichissante, mais pour vraiment aider cette ONG à avancer il aurait fallu rester au moins un an et récolter des fonds… Bien que notre séjour fut court, il nous a été difficile de quitter cet environnement et de dire au revoir aux enfants qui se sont vite attachés à nous et réciproquement… Au moment de notre départ ils nous ont couverts de petits cadeaux : dessins, photos, peluches... le monde à l'envers !
Commentaires
1 kevinathalie Le 05/04/2011
Un peu comme vous, nous voyageons autour du monde cette année, mais dans l'autre sens!
En cherchant un orphelinat pour faire un peu de bénévolat au Cambodge, je suis tombée sur votre article!
Novices dans le volontariat, nous aurions quelques questions... Combien de temps auparavant les aviez-vous contacter? Ont-il besoin toute l'année de bénévoles? Est-ce l'ONG qui vous a fourni votre logement?
Merci d'avance!
Si vous avez des questions sur l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'île de Pâques, ou l'Amérique du Sud, n'hésitez pas!
Bonne continuation dans vos aventures!
Nathalie (et Kevin)
2 Greg ATM Le 17/02/2011
3 klaus Le 14/02/2011
BRAVO
euer fan