Nous voilà donc au pied de la plus haute chaîne de montagnes au monde: l'Himalaya, avec 8 sommets culminants à plus de 8 000 mètres d'altitude comptant parmi les 10 plus hauts du monde.
Sur les bons conseils de Dipak, guide népalais francophone que nous avons connu grâce à Marlène et Ronan (merci les cousins!), nous avons décidé d'attaquer les sommets par le trek d'Helambu puis de Gosaikund, trajet peu touristique traversant des villages sherpa, des forêts de rhododendrons, de magnifiques lacs de haute altitude et un col à 4 645 m d'altitude (quand on sait que notre petit Mont Blanc culmine à 4 810 m...). Nous n'avons pas opté pour le célèbre Tour des Annapurnas en raison de la durée de ce trek (environ 20 jours) et de la fréquentation touristique très importante à cette saison, ni pour le camp de base de l'Everest compte tenu de notre manque d'expérience en trekking (skier à 2 500 m d'altitude ne nous semblait pas être un entraînement suffisant pour monter à plus de 5 000 m).
Nous sommes partis en compagnie de Sabrina et Emmanuelle, deux françaises en Tour du Monde pour 9 mois avec un itinéraire semblable au notre, avec qui nous nous sommes super bien entendus: grande solidarité dans les ascensions difficiles et dans les nombreux fous rires! Ce fut vraiment sympa de partager ce trek avec elles, elles nous quittent demain pour Bangkok, nos chemins se recroiseront peut-être, espérons-le !
Débutants en trekking nous avons opté pour un guide anglophone, Bess, et un porteur, Diness (50 kg et autant sur le dos!), idéal pour éviter de se perdre, pour se faire comprendre dans les villages et pour trimballer nos sacs remplis d'affaires chaudes pour l'altitude. C'est assez perturbant d'employer un porteur alors que l'on pourrait utiliser un yak ou tout simplement porter nos propres affaires, mais les Népalais encouragent les touristes à payer les services d'un porteur car le chômage est très présent au Népal. La difficulté de l'ascension se suffisant à elle-même, nous étions finalement bien contents de ne pas avoir à porter nous-mêmes nos gros sacs! Nous avons beaucoup apprécié leur service et leur bonne humeur, ainsi que les parties de cartes de "wang", jeu népalais qui nous a beaucoup fait rire.
Au rayon des "compagnons de voyage", nous avons partagé de sympathiques moments au coin du feu, mais aussi au col de Laurebina La avec un groupe de 8 français, orphelins de leur guide qui a dû être rapatrié par hélicoptère en raison du mal de l'altitude... ça arrive même aux professionnels !
Le programme des journées était calé sur le soleil : réveil entre 5h30 et 6h sous un magnifique ciel bleu, environ 4h de marche dans la matinée avant que le ciel ne se couvre à partir de midi, puis 3h de marche l'après-midi avant que la nuit ne tombe vers 18h. Nous dormions dans des refuges, appelés "lodges" par les Népalais, quelle drôle d'idée quand on sait qu'il n'y a pas d'électricité ni d'eau chaude, que les toilettes sont souvent "open sky", que les matelas posés sur des planches en bois ont une épaisseur de 3 cm maximum, et que les murs ne sont pas toujours isolants: ce qui est problématique quand les températures nocturnes sont négatives et que nous n'avons pas de sac de couchage ! Heureusement que Bess nous a négocié des couvertures dans chaque refuge. Les repas étaient à la hauteur du confort des "lodges", nous avons alterné le fried rice, les veg noodles et le dal bath local (riz accompagné d'un curry de pommes de terre et d'une soupe de lentilles)! Autant vous dire qu'après 9 jours de ce régime, nous sommes heureux d'avoir retrouvé la gastronomie plus variée et "carnivore" de Katmandou !
Pour ce qui est de la marche, hormis une première étape achevée de nuit avec les torches frontales (hors délais comme on dirait sur le Tour de France), nous nous sommes plutôt bien débrouillés! Nous avons même été agréablement surpris par notre condition physique, aucun problème à signaler et pas l'ombre d'une ampoule, à part bien entendu quelques difficultés respiratoires et maux de têtes à partir de 3 500 m d'altitude.
Tous ces efforts ne nous ont pas empêché d'apprécier les paysages époustouflants s'offrant à nous lors de ce trek: le col de Laurebina La et son décor lunaire ainsi que la vue sur les neiges éternelles de l'Himalaya (du Langtang jusqu'aux Annapurnas) resteront gravés dans nos mémoires. Des souvenirs merveilleux !
Cette première expérience nous a enchanté, nous souhaitons revenir au Népal lors d'un prochain voyage afin de faire l'ascension du camp de base de l'Everest, pour ce faire nous devrons nous entraîner un peu plus en arpentant nos jolies Pyrénées.
Après une journée de repos à Katmandou avec un buffet de petit déj' à volonté, nous partons demain pour 3 jours d'aventure en eaux vives : rafting, tubbing et canyoning, encore un peu d'adrénaline !